Tuesday 11 July 2023

11 Juillet : Un volcan inaccessible


Il a plu pendant la nuit, beaucoup et longtemps.  Je sais que je n'ai pas rêvé parce j'ai dû mettre mon imperméable pour aller aux toilettes vers 4:00 am. Mais quand on s'est levé vers 8:30, les nuages avaient disparu.  Les chevaux sont toujours en train de manger de l'herbe dans le champ; ils sont exactement là où je les ai vu hier soir vers 23:00. Ont-ils dormi? En tout cas, le groupe d'islandais que j'ai vu hier se faire une sauce à spaghetti à 23:00 sont en train de faire des étirements dehors. Ils ont l'air d'une gang de joyeux lurons! 

C'est notre dernier jour complet en Islande. On quitte notre camping et on met le cap sur le seul gros nuage dans le ciel: celui du volcan Litli-Hrútur qui vient d'entrer en éruption.  On voit le nuage plus précisément au fur et à mesure que l'on se rapproche de Reykjavík. 

Le nuage du volcan bien visible en route

Puis, on dépasse la capitale islandaise pour se diriger vers Grindavík par la route 42.  Le nuage est bien visible d'ici, devant nous et il n'y a aucun doute.  En route, on longe un magnifique lac d'un côté et les montagnes de l'autre, celles-là même qui nous bloquent la vue sur le volcan. C'est alors qu'on reçoit un message sur notre tablette (fournie par notre compagnie de location) : la sécurité civile d'Islande indique que le volcan émet des gaz toxiques et recommande d'éviter le secteur. On ne veut pas nécessairement s'en approcher mais le voir de loin, on serait content! Après quelques kilomètres sur la route 42, le nuage est maintenant sur notre droite. Il y a bien un chemin de terre qui s'engage à droite mais il est fermé. On passe devant le site géothermique de Krýsuvík (ça sent les oeufs pourris) et on tourne à droite sur la route 427 en espérant que l'on peut se stationner à l'un des stationnement qui permettait de voir le volcan Litli-Hrútur. Mais le premier chemin que l'on voit est barré et les policiers sont là. On reçoit un autre alerte sur notre tablette : la sécurité civile d'Islande a fermé tous les accès au volcan pour des raisons de sécurité.  Ah ben zut!

Le nuage du volcan toujours facilement identifiable 

Tant pis, on retourne à Krýsuvík, on va au moins voir quelque chose aujourd'hui.  Quel site géothermique fantastique!  Des mares de boue bouillonnante, le sol de toutes les couleurs, du brun au jaune, en passant par le jaune et le gris.  Le sentier est bien balisé au début mais, équipé de nos bottes et bâtons, on voit qu'on peut monter bien haut dans la montagne. Verra-t-on le volcan de là-haut?
Rivière thermale à Krýsukvik
Mare de boue bouillonnante 






Le nuage du volcan, est-ce qu'on va finir par le voir?

On traverse une rivière thermale puis le sentier devient vraiment plus abrupte. Il y a même toute une zone géothermique au milieu de la montagne! On continue à monter et lorsqu'on croit arriver, on voit qu'il y a un sommet encore plus loin. On s'y rend et cette fois, on s'attend à voir le volcan... Mais non! Le sentier termine et il y a une vallée infranchissable avec des zones géothermiques en bas et le nuage est encore l'autre côté de cette montagne. Des hélicoptères nous survolent. Combien de montagnes faut-il franchir avant d'avoir une vue sur le volcan? Y'a-t-il un sentier qu'on peut rejoindre pour traverser sécuritairement cette zone géothermique? Et il vente à écorner les boeufs. Bon! Le volcan est inaccessible, mais on a fait une belle randonnée. On décide de faire demi-tour, c'est déjà la fin de l'après midi.

Le nuage est là mais le volcan n'est pas visible. La vallée derrière nous est infranchissable à cause de la zone de géothermie.


On retourne à Reykjavik pour la soirée. Il y a un camping en ville.  On se promène sur les rues Austurstræti et Laugavegur comme au début de notre voyage.  Il y a plus de monde, il fait beau, les terrasses sont bondés.  On retourne manger au Landromat café, c'est sympathique comme endroit.

Christian devant le Laundromat café.. Les terrasses sont ouvertes!


Étranges installations 



Demain nous retournerons la fourgonnette et nous revenons à Montréal via Toronto. Espérons qu'on verra le volcan du haut des airs!

Nous avons fait un beau voyage.  Nous avons eu une grande variation de météo, de la neige, de la pluie, du vent et du gros soleil, de zéro à 24 celcius et rien de cela nous a empêché d'apprécier l'Islande.  Nous avons vu des paysages magnifiques, des moutons en masse, des chevaux, des macareux de près et un renard arctique.  Nous avons vu un concentré de ce que la Terre peut offrir : glacier, volcan, source thermale, geyser, tremblement de terre, grotte, etc! Les islandais sont fort sympathiques et ont un méchant sens de l'humour. Nous avons fait un "road-trip" parsemé de randonnée. Nous voulions faire un survol de l'Islande et c'est ce que nous avons fait.  Nous avons vu des golfs à tous les jours, et j'ai eu une pensée pour mon papa à chaque fois que j'en ai vu un.  Si vous pensez jouer au golf en Islande, assurez-vous d'être capable de frapper contre le vent! 

Merci de nous avoir suivi!  Takk fyrir
 

10 Juillet : Faire le plein de paysages

La brume était présente tôt ce matin, mais quand nous nous sommes levés vers 8:30, le soleil était dans un ciel bleu.  Quelle journée qui s'annonce ! Il faut assez chaud pour déjeuner dehors, profitons - en! 



On poursuit notre tour de la péninsule de Snæfellsnes, précisément du côté sud de la péninsule.  Notre premier est arrêt est la plage de Djúpalónssandur. Pour s'y rendre, on doit faire 2 kilomètres sur une route à une voie mais pavé. Quelle ne fut pas notre surprise d'arriver au stationnement et de voir un autobus de touristes.  Pire, pendant qu'on mettait nos bottes de randonnée, deux autres autobus sont arrivés!   On était bien découragé.  Car le sentier qui descend vers la plage s'enfonce entre les rochers de basalte où se cachent de petites lagunes aux reflets bleu-vert.  Heureusement, la horde de touristes ne vont pas aussi loin que nous, alors ils ont retourné à leur autobus rapidement et on a pu faire nos photos.  Il y a beaucoup de morceaux de métal rouillé sur cette plage de sable noir: c'est ce qui reste d'un bateau qui se serait échoué en 1948. 

Descente vers la plage de Djúpalónssandur
La plage de Djúpalónssandur



Des lagunes bien cachées
Débris d'une naufrage sur la plage 

Nous avons continué le sentier en bord de falaise jusqu'à l'anse de Dritvik. Le paysage est à couper le souffle tout au long du sentier. À Dritvik, l'anse est encerclée de grands rochers de lave. On dit que c'était autrefois une importante station de pêche, aujourd'hui abandonnée, dont on peut voir les vestiges.  Il y a 4 roches de pesanteur différente et pour être engagé comme marin, il fallait être capable de lever au moins la 2e pierre. La plage ici est en gros galets généralement lisses et noirs mais parfois une roche de différente texture ou couleur vient nous surprendre. 

Christian s'apprête à lever la plus grosse pierre!

La plage de galets de Dritvik 


Le Snæfellsjökull toujours visible dans nos randonnées





Au terme de cette magnifique randonnée de 4 kilomètres, on a fait une pause lunch puis on a roulé quelques kilomètres pour aller visiter la cave de Vatnshellir.  C'est une cave formé de la même façon que la cave de Raufarholshellir (voir 25 Juin), c'est-à-dire que de la lave s'est écoulé d'un volcan et que la couche extérieure de lave a formé une croûte dure et ça devient un tube qui laisse passer la lave.  Lors de notre visite à la cave de Vatnshellir, nous n'étions que 6 avec la guide.  Chacun de nous étant équipé de casque protecteur et lampe de poche, nous suivons notre guide à travers 4 "chambres" différentes.  La première est une salle presque ronde avec le plafond légèrement bombée comme un dôme. L'épaisseur de la terre au-dessus de nos têtes n'est que d'un mètre!

La lave ici n'aurait pas trouvé de sortie, alors elle a formé une "piscine" d'où l'aspect rond de cette chambre.  Il y a une autre chambre sur la longueur et ici la lave aurait coulé à une vitesse de 30 km/hr! Les islandais ont toujours des histoires de trolls. Ils croyaient que les rochers étaient des trolls figés. Or dans une chambre de cette cave, il y a un rocher qui ressemble à Grýla. Dans le folklore islandais, Grýla serait la mère de 13 lutins de Noël et elle serait abile à détecter les enfants tannants dont on dit qu'elle les met dans une grande casserole et les fait cuire en ragoût.  Or, ce rocher dans la grotte qui ressemble à Grýla serait suffisant pour tenir les petits islandais curieux loin de cette grotte. La dernière chambre que nous avons visité nous fait descendre un long escalier en spirale jusqu'à 35 mètres sous la terre. Quel expérience!  Il fait toujours autour de 12 celcius dans cette grotte, on a réalisé qu'il faisait bien plus chaud dehors ! On a appris pendant cette visite qu'en plus du Snæfellsjökull, il y aura 35 "petits" volcans dans cette péninsule. 
Notre guide nous explique la formation de la cave de lave



Notre guide nous montre Gryla. Voyez-vous ses dents pointus?

Certains roches semblent recouvertes de pouding au chocolat, Christian est tentė d'y goûter 

Un long escalier en spirale, attention au vertige!






Nous nous sommes ensuite dirigés vers le village d'Arnarstapi à partir duquel on peut faire une randonnée de 3 kms (aller seulement) en longeant la mer jusqu'au village voisin de Hellnar.  Partout sur ce bord de mer il y a d'immense rochers de basalte dans l'eau où les mouettes et cormorans ont élu domicile.  Le volcan / glacier Snæfellsjökull est toujours visible, majestueux.  En se rapprochant d'Hellnar, on marche à travers un champ de lave garni de mousses, c'est très joli. Saviez-vous qu'il ne faut jamais dévier d'un sentier quand on marche dans un champ de lave? En effet, on pourrait découvrir par accident un tunnel de lave et disparaître sous terre.  En arrivant à Hellnar, il y a une baie où des téméraires se trempent les pieds et d'autres qui explorent une caverne dans la mer.  La terrasse d'un restaurant est bondée mais l'heure de la pause n'a pas encore sonné pour nous. Sur le chemin du retour, la lumière du soleil est plus douce. Alors qu'on prenait des photos devant une falaise, 3 islandais s'exclament en parlant au téléphone. Ils viennent nous voir pour partager la nouvelle : le volcan dans la péninsule de Rekyanes est entré en éruption! On a savouré une crème glacée après cette belle randonnée. 

Le petit port d'Arnarstapi




Des mouettes ou des fulmars? Difficile à dire, mais il y en avaient des milliers 
Le soleil était éblouissant




On fait un dernier arrêt dans cette péninsule à Búðir pour voir la petite église noire construite en 1847, l'une des dernières en Islande construite en bois. 



Nous choisissons un camping à une heure de route qui est aussi une ferme avec vue sur les montagnes. Il y a de magnifiques chevaux dans le champ tout juste à côté.  On a pris du soleil aujourd'hui, j'ai mis mes shorts et il a dû faire 20 celcius ! Et surtout, j'ai fait le plein de magnifiques paysages pour pouvoir en rêver. 

des chevaux au camping!